Ec(h)os
Beatriz Preciado et Virginie Despentes
En français en bas
Carmen (de la manada valenciana) tuvo que visitar Paris para que yo me enterara de que B. Preciado estaba por presentar su nuevo libro por la mañana en una librería del París gay. Mandé la info con la emergencia del día mismo a ver si pudieramos llenar esta sala...
Todavía no les hable de mi intensa busqueda de red-es (trans?)femenista en París. Sabía de antemano que iba a ser díficil. Despues del caso DSK (Strauss Kahn), se visibilisaron mujeres y colectivos en contra de la violación. Partecipo un lunes sobre dos a una asemblea general en la Bourse du Travail que se creo en reacción a los comentarios sexistas de los medios pro-DSK. Estan allí unas viejas del MLF (movimiento del 68), lesbianas políticas (leer Wittig) y otras... fachas. Anti prostitución, anti queer, anti todo. Me van a decir
¡Emi, porque sigues alli?
Siguo iendo porque (de pinche antrópologa) quiero ver que onda en mi país, tambien voy porque es UN espacio que esta abierto a donde hablo en un micrófono (me costo años, vidas?) y planteo cosas... que nadie plantea si yo no lo hago... luego se escuchan murmullos de gente que piensa igual pero que se callan... Ecos. Tambien porque estamos en una situación de emergencia (elecciones presidenciales en mayo) y que tenemos que conceguir derechos (echar fuera a todos los politicos que han cometido agresiones sexuales, cambiar esta pinche ley de "prescripcion" hecha por y para agresores que impone una fecha limite para poder ir al pleito despues de una "agresion sexual" o de una violación).
En fin, tengo voz. Y me cuesta, me da migraña hablar de violencias con esas tías. Porque es difícil para todas y que Francia es un país muy arrogante donde siempre hay que justificarse. Tenemos una manera de hacer política brutal, es un campo de guerra(s). No se siente ningun cariño en esa asemblea. Hablandolo con Michelle, una activista cincuentanera que tiene una mirada profunda y tierna, le pregunte:
"_ Porque se odian?"
_ No se odian, se conocen desde mucho tiempo..."
... joder... y me acorde de porque me había ido de este país a dedo, mi porra por la mochila, un mapa del época de Franco y una amante por la mano. Yo nesesito mucho amor y aliancias carnales.
Ayer llegue a la librería super emocionada (es que soy un ser muy sensible). Estaban preparando el sotano con 10 sillas para la presentación. Llego 25 personas y parecía lleno. B. Preciado se veía sorprendidx (yo tambien!). Llego Despentes con su perro. La alegría lleno mis moléculas y no estaba sola... Una carga emocional impresionante... lo que me pasa en esos momentos es que mis ojos me traícionan, se llenan de aguas. Se me suben hormigas desde las entrañas y viajan por mis venas, al igual que despues de un polvo tremendo. Hable con Preciado muy rápido en español y estaba super feliz y no les puedo decir lo que nos hemos dicho pero se lo he dicho TODO. Hable con V. tambien y al igual: todo junto y una alegría orgásmica. Intenso. De esa intensidad francesa que pasa por todo el cuerpo menos el abrazo. Por la voz, el temblor, los ojos.
MERCI , GRACIAS! SON TREMENTDXS. Y alli si hay harto AMor, hay mucha inteligencia y arte de compartirlo. Alli SI, ES POSIBLE.
OOOH OOOUUUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
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Il a fallu qu’une amie de Valencia vienne trois jours en vacances à Paris pour que j’apprenne que Beatriz Preciado allait présenter son livre le lendemain dans une librairie du Marais. J’ai envoyé l’info en urgence le jour même avec le défi de remplir cette salle…
Je ne vous ai toujours pas parlé de mon intense recherche de réseaux (trans ?)féministes à Paris. Je savais d’avance que ça allait être difficile. Après l’affaire DSK se sont créés ou visibilisés des collectifs féministes contre le viol. Je vais un lundi sur deux à une assembée féministe à la Bourse du travail. Il y a des vieilles du MLF, des lesbiennes politiques (lire Wittig) et … des fachotes. Anti prostitution, anti queer, anti tout. Vous allez vous demander ce que je fiche là dedans ?
Je continue à y aller (fucking anthropologue) parce que je veux savoir où en est le féminisme en France, aussi parce que c’est UN espace ouvert où je peux parler dans un micro (j’ai mis des années à parler en public) et je pose des problèmes qui ne sont pas soulevés si je ne le fais pas… se dessinent alors les murmures de celles qui pensent pareil et qui ont l’habitude de se taire… des Echos. J’y vais aussi parce que nous sommes dans une situation d’urgence avec l’approche des élections et qu’on doit obtenir des DROITS : le renvoi immédiat de tout homme politique ayant infligé des violences sexuelles à autrui, l’abrogation de la loi de « prescription » qui limite à 3 ans et 10 le temps de porter plainte pour agression sexuelle ou viol (respectivement).
Enfin, j’affirme ma voix. Et ça me coûte. Ça me donne des migraines de parler de violences avec ces meufs. Parce que c’est difficile pour nous toutes et que la France est un pays arrogant où il faut toujours se justifier. Nous avons une façon de faire de la politique brutale, c’est un champs de bataille(s). Je ne sens aucune affection dans cette assemblée. En en parlant avec Michelle, activiste cinquantenaire aux yeux profonds et tendres, je lui demande :
« Pourquoi elles se détestent ?
_ Elles ne se détestent pas, elles se connaissent depuis longtemps… »
..... Je me suis souvenue d’un coup pourquoi j’avais fuit ce pays en stop, ma batte de baseball et une carte d’Espagne de l’époque de Franco dans mon sac, une amante par la main. J’ai besoin d’amour et d’alliances charnelles.
Je suis donc arrivée à la librairie super enthousiaste et émue. Ils étaient en train de préparer un espace dans la cave avec 10 tabourets. Nous étions 25 et ça donnait vraiment une impression de foule dans cet espace minuscule. Preciado avait l’air surpris.e et moi aussi. Est arrivée V. Despentes avec son chien. La joie a inondé mes molécules et je n’étais pas la seule…Une charge émotionnelle impressionante… mes yeux me trahissent en ces moments : ils se remplissent d’eaux. Des fourmies se répandent depuis mes entrailles et voyagent par mes veines, comme après un orgasme exceptionnel. J’ai parlé avec Preciado très vite en espagnol et j’étais trop contente, je ne peux pas vous dire ce qu’on s’est dit mais je lui ai TOUT dit! J’ai également parlé avec V. sur le même mode : tout d’un coup avec une joie orgasmique. Intense. De cette joie française qui traverse le corps sans l’ambrassade (abrazo). Qui se trouve dans la voix, le frémissement, les yeux…
MERCI, GRACIAS, vous ètes géniaules. Et oui, ici il y a grave d’amour , d’intelligence et d’art de la partager. Ici, enfin, c’est possible !
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