La Parca

Le voyage a quelque chose d'indicible, cette peau fine entre les réalités qui se chevauchent, qui rend la narration difficile, comme si rien d’extraordinaire n'était en train de se passer. Et pourtant. Pourtant les couleurs, les odeurs, les histoires et les armes. Pourtant les guitares désaccordées et les chants infinis. Pourtant la lune sourit, les enfants rient dans le patio et les plantes en novembre. Oaxaca. La douceur infinie au milieu du désert. L'oasis coloniale où tout est possible. Surtout les artistes, l'amour, les peintres et les musiciens. Il pleut des tonnes de fleurs sur les morts qui dansent sur nos têtes. C'est à en pleurer de rire d'être en vie. Et ils le savent bien, ils le savent bien. Que leurs squelettes colorés sont un hommage à la vie qu'on leur porte, depuis ce monde illisible qui n'a de sens que celui qu'on lui donne. Les cimetières sont devenus des antres de fête où coule la joie du souvenir, la rica comida et l'envie de se mélanger sur la terre fraîchement retournée de leur départ. Incommensurable présence de ce qui fut, de ce qui reste.


Panteon del pueblo Xoxocotlan, Oaxaca




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