Par BEATRIZ PRECIADO Paru dans Libération le 14 janvier 2013, PARIS. Versión española e italiana AQUI Manifestation Paris 13.01.2013 Photographe anonyme Les catholiques, juifs et musulmans intégristes, les copéistes décomplexés, les psychanalystes œdipiens, les socialistes naturalistes à la Jospin, les gauchos hétéronormatifs, et le troupeau grandissant des branchés réactionnaires sont tombés d’accord ce dimanche pour faire du droit de l’enfant à avoir un père et une mère l’argument central justifiant la limitation des droits des homosexuels. C’est leur jour de sortie, le gigantesque outing national des hétérocrates. Ils défendent une idéologie naturaliste et religieuse dont on connaît les principes. Leur hégémonie hétérosexuelle a toujours reposé sur le droit à opprimer les minorités sexuelles et de genre. On a l’habitude de les voir brandir une hache. Ce qui est problématique, c’est qu’ils forcent les enfants à porter cette hache patriarcale. Paris, 1...
Les cheveux de ma sœur, capturés par ma main
ResponderEliminarFallait pô qu'elle m’embête
Là faut qu’on se console,
Son sourire sous ses larmes
J’lui dirait qu’j’l’aime demain ..
En attendant, Frangine,
Nos joies creusent des rigoles
Les dix balles à bonbons piquées à ma maman
A la bourse de l’amour font une fortune d’un rien
Son cahier à chansons chanté de temps en temps
Quand je m’en foutais bien
J’avais tout .. Les miens ..
Les soirs de réveillons, on osait s’embrasser
M’en fous du .. comment ? .. Père noël
Faut voir c’qu’on était beau
Et les dimanches d’ennui où mon père me f’sait des jouets, Ouais !
Comment on dit par chez nous …
Ch’est du sang, ch’est nin d’l’eau
C’est du sang, c’est pas d’l’eau
Je cours
Dans l’autre sens de la terre
Je cours et me fatigue
Je ne rattrape rien
Et le temps ne me laisse
Que souvenirs et regrets
Et je cours ..
Plus tard des amitiés qui s’oublient doucement
M’ont bousculé la tête
On s’est tant canaillé, on fumait en cachette
T’as vu l’voyou .. Le grand !
On trichait à l’école, même pendant les dictées
On a dragué les filles ..
On en a eu quelques unes qui m’ont appris des trucs ..
J’aurai jamais cru ça !
J’ai su qu’un p’tit derrière, ça pouvait être une dune
Qu’si tu mélanges des lèvres..
Bah t’as le cœur qui bat !
On s’est construit le monde, avec nos regards neufs
Le lendemain un autre venait le remplacer
On avait tout compris .. De la poule ou de l’œuf
Mes frères de petit grand
Vous m’avez dessiné
Et je cours
Dans l’autre sens de la terre
Je cours et me fatigue
Je ne rattrape rien
Et le temps ne me laisse
Que souvenirs et regrets
Et je cours ..
Et quelques pas plus tard, je suis tombé d’amour !
Pour une pas’pareille qui a su me faire pousser
Rien que d’y re..rêvé, je crois qu’la vie ..
J’suis pour !
Nos rires sont ma fierté, on a tout inventé
On a appris nos corps, on a mêlé nos têtes
Et on s’est ressemblé, des jumeaux amoureux
De la peur de grandir, on a fait une fête !
Y’en avait plein pour nous …
Et un peu moins pour eux.
Si les ans .. Bah voyons !
Nous on r’fait étranger
Je recompte en moi nos dizaines de milliers d’heures, alors …
Alors c’est pas toi qui m’apprendras à langer ..
Porte toi bien p’tite Madame !
Je vous rend au bonheur …
Je cours
Dans l’autre sens de la terre
Je cours et me fatigue
Je ne rattrape rien
Et le temps ne me laisse
Que souvenirs et regrets
Mais je cours ..
Et vivement demain !