L'Islande a recourt à crowdsourcoing pour rédiger sa nouvelle constitution

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Article paru dans The Guardian, le 9 juin 2011.
Haroon Siddique


  On dit que l'Homme est un animal qui trébuche toujours sur la même pierre. Il est possible qu'on se réfère aux allemands, anglais, saoudiens, espagnols... parce que l'islandais, cette fois, ne veut plus mordre la poussière. La crise économique a crevé en un instant la bulle de bien être dans laquelle vivait le pays ces dernières années. Les mensonges qui avaient gonfler la bulle sont apparus au grand jour lorsque tout s'est transformé en un bout de plastic cassé. Les islandais ont mené leurs banquiers devant les tribunaux, ont refusé de payer les fraudes qu'avaient commis les financiers dans leurs dos et ont décidé de lever un nouveau système qui ne permette aucun espace aux abus de pouvoir.

  La constitution islandaise est en train de s'écrire de nouveau. Et cette fois les parlementaires n'en auront pas l'exclusivité. C'est toute la population qui va le faire via crowdsourcing. Le contenu du nouveau « livre de style » de l'Islande est ouvert aux débats publics. Chacune des 320,000 personnes qui habitent l'île peut faire des suggestions et commenter le brouillon à travers internet et les réseaux sociaux.

  Le conseil créé pour la rédaction de la nouvelle constitution publie, chaque semaine, des brouillons de chaque clausure sur sa page web depuis le début du projet, le mois d'avril passé, selon The Guardian. Les citoyens peuvent commenter chaque clausure sur le site du conseil ou peuvent débattre sur leur page Facebook.

  La conversation est aussi sur Twitter. Sur la page  web Stjörnlagaráò sont retransmises les sessions en direct. Sur le canal de YouTube on publie régulièrement les entretiens des 25 membres de ce conseil et sur leur page Flickr, on ajoute des photos qui montrent le dévelloppement du projet.

  Le document final (prévu fin juillet) se soumettra à referendum. Les islandais voteront un écrit élaboré d'après le résultat de ce débat public dans lequel le Parlement ne pourra retoucher aucun point.

  Un membre de ce conseil et professeur d'économie de l'Université d'Islande, Thorvaldur Gylfason, a déclaré à The Guardian être très surpris par l'ampleur de la participation des islandais. « Il y a eu une très bonne volonté quant à ce que nous tentons de faire. Le public a ajouté beaucoup d'idées au débat. Ses commentaires nous ont beaucoup aidé et ils ont eu des effets très positifs sur le résultat ».

Le brouillon inclus des normes de contrôle et exige des responsabilités aux parlementaires afin d'éviter que se répète une crise telle que l'actuelle.

La nouvelle constitution remplacera celle qui a été aprouvée en 1944, après la Déclaration d'Indépendance du Danemark.

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