Retratar...
Decidí que Juanita iba a ser mi primer retrato.
Rento un cuarto a una pareja (50, 60 años). Son comerciantes de ropa y se les va bien. Tienen una muy buena casa, bien ubicada, tres cuartos para rentar en el techo con buena luz, uno que queda cerrado porque les sirve de templo. Suben a rezar cada mañana y cada noche.
Son chiapanecos mestizos. Giusela y Hernán (no estoy segura, no quizé hacerle repetir!). Rento el cuarto 1000 pesos al mes todo incluido, y como se enterarón ¡tengo internet! lo que no ayuda mis insomnios. Giusela es una de las mejores cocineras que conozco en este país así que comemos todos juntos una vez al día por 30 pesos.
...
Juanita.
Es difícil retratarla. Ayer lo intenté con imagenes y borré el artículo esta mañana.
La primera vez que la ví estaba bareando el suelo, callada, pequeña, en la oscuridad de la casa.
Tuvó una enfermedad de pequeña que la dejó sín voz. Habla pero no tiene voz.
Desayunamos juntas, charlamos, compartimos tortillas y té.
Habla tzeltal y español. No sabe cuantos años tiene. Su madre murió hace cinco años...
-es esatamente porqué tengo problema en describirla, no quiero que sea un retrato miserabilista...-
No esta casada porque "los hombres solo engañan, te hacen un hijo y se van con otra mujer". Vive sola en una casa, dejó su pueblo cuando murió su madre. No tiene familia porque no se lleva bien con sus hermanos.
La pagan 1000 pesos al mes... 500 por quincena o sea 33,33 pesos al día.
Todavía no les he hablado del costo de la vida en San Cristóbal.
Un litro de agua te cuesta 12 pesos, 5 litros 15. Por 10 pesos tengo medio kilo de tortillas. Una noche en un dormitorio cuesta 50 pesos, un elote con limon y chile 10 pesos, un collar con una piedra de ambar 60, una cerveza en un bar 25, una hamburguesa 20, un cafe 10...
1 euro: 17 pesos.
...
Decidí que iba a ser mi primer retrato por su voz.
Porqué incarna todo un pueblo, callado, esplotado...casi mudo. Decidí pagar a la gente "indígena " (¿como llamarlos? ¿Indios? ¿Mayas? ¿Pueblos nativos?...) por mis entrevistas, o sea a la gente pobre pero aqui toda la gente pobre es "indígena"...
Una entrevista: una jornada de trabajo de Juanita.
Entonces claro, me indigné, buscando alguna chispa de rebeldía en ella, dispuesta a compartir discusiones infinitas con todo el ánimo que heredo de la revolución francesa ,de la commune de Paris y de mayo 68 buscando en ella el zapatismo que pensaba encontrar en cada persona chiapaneca esplotada...
Algún día, estuvimos tod@s comiendo y les pregunté como se habían conocido -les paso la historia de amor y toda la hueva- Giusela se pusó a hablar de que Juanita había querido cambiar de casa. Todos se rien, hasta Juanita. Claro, todos en la casa no querían que se iba porque la quieren muuucho y que la van a extrañar muuucho, que casi (casi) es de la familia.
Se fue un día y se volvió porque no quisierón abrirle la puerta...
Entonces hablo con ella de mi proyecto aqui en Chiapas, que me intereso en las condiciones de las mujeres indígenas y patati y patata, que la quiero emplear para sacarle fotos y entrevistarla. Es que el "no" es un sonido que parece extranjero a su boca...
Entonces preparo el trípode, mi super camera, espero una buena luz... Empiezo a preguntarle sobre su salario... bueno, quería gravar la discusión que habíamos tenido el día anterior en el desayuno.
Era la primera vez para mi tambien... no pusé el sonido...
Las dos nos encontramos malas, no me contestaba, yo le preguntaba tonterías y cosas que solo tienen sentido para mi. La camera se volvio un verdadero obstáculo.
Me dijó que quería cambiar de casa solo porque se aburría ... los demás la iban a pagar menos: 800 pesos al mes.
Es que solo lo que quería era que yo le saca buenas fotos y solamente fue capaz de verla como una víctima, como una "mujer indígena pobre y esplotada".
La cagué.
Le gusta esta gente, se llevan muy bien. Es una familia post colonial en la cual cada uno tiene su papel: los comerciantes creyentes que miman a tod@s para sentirse en familia, la sirviente indígena esplotada y feliz y ... la antropóloga francesa que se arranca el pelo!!!
Hasta hablé con Giusela y me dice que así son los precios, que claro con 1000 pesos al mes no puedes comer pero que 1000 pesos más la comida esta bien.
Asi que es difícil tener una opinión cuando a tod@s les va bien. Aqui reviso eso de la "objetividad científica", a veces ayuda a no volverse loco. Es que claro es esplotación, es una situación post colonial tan ancrada que no parece haber males intenciones... Viejos esquemas de explotación mezclados son una red sentimental que no entiendo!
Me quedo sín voz.
Faire le portrait
J'ai décidé que Juanita serai mon premier portrait.
Je loue une chambre à un couple (50, 60 ans). Se sont des commerçants de vêtements et ils s'en sortent bien. Ils ont une très belle maison, bien placée, trois chambres à louer sur le toit illuminées, une qui reste fermée car elle leur sert de temple. Ils y prient chaque matin et chaque soir.
Ce sont des chiapanecos métis. Giusela et Hernán (je ne suis pas sûre mais je n'ai pas osé lui demandé de répéter!). Je loue la chambre 1000 pesos par mois tout compris, et comme vous avez pu vous en rendre compte, j'ai internet ce qui n'arrange pas mes insomnies! Comme Giusela est une des meilleures cuisinière du pays, nous mangeons ensemble une fois pas jour pour 30 pesos.
...
Juanita.
C'est difficile de faire son portrait. Hier j'ai essayé avec des images mais j'ai effacé l'article ce matin.
La première fois que je l'ai vu elle faisait les sols, silencieuse, petite, dans l'obscurité de la maison. Elle est tombée malade étant enfant et depuis elle n'a plus de voix, elle chuchotte.
On déjeune souvent ensemble, on partage le thé et les tortillas.
Elle parle tzeltal et espagnol. Elle ne sait pas quel âge elle a, sa mère est morte il y a cinq ans...
- et voila c'est exactement pour ça que j'ai un problème pour la décrire, je ne veux pas tomber dans un portrait misérabiliste -
...elle n'est pas mariée parce que "les hommes sont juste bon à te faire un enfant et à s'enfuir avec une autre". Elle vit seule dans une maison, a laissé son village à la mort de sa mère. Elle n'a plus de famille pace qu'elle ne s'entend pas avec ses frères.
Ils la paient 1000 pesos par mois. 500 par quinzaine. Soit 33,33 pesos par jour.
Je ne vous ai pas encore parlé du coût de la vie à San Cristóbal.
Un litre d'eau coûte 12 pesos, 5 litres 15. Pour 10 pesos j'ai un demi kilo de tortillas. Une nuit dans un dortoir coûte 50 pesos, un maïs avec du citron et du piment coûte 10 pesos, un collier avec une pierre d'ambre coûte 60 pesos, une bière dans un bar 25, un hamburger 20, un café 10...
1 euro: 17 pesos
J'ai décidé qu'elle serai mon premier portrait à cause de sa voix.
Parce qu'elle incarne tout un peuple, silencieux, exploité...presque muet. J'ai décidé de payer les "Indiens" (comment les appeler? Indigènes? Mayas? autochtones? peuple premier?...) pour mes entretients, enfin les pauvres mais ici les pauvres sont tous des "Indiens"...
Un entretient: une journée de travail de Juanita.
Alors biensûr je me suis insurgée, cherchant quelque étincelle rebelle en elle, prête à partager des discussions interminables avec cette véhémence que j'ai hérité de la révolution française, de la commune de Paris et de mai 68 lui cherchant le zapatisme que je pensais trouver en chaque chiapanec@ exploité(e)...
Un jour que nous étions tous à table, je leur demandais comment ils s'étaient tous connu -je vous passe l'histoire d'amour- Giusela s'est mise à raconter que Juanita avait voulu quitter la maison pour une autre. Tous se mirent à rire, même Juanita. Evidemment personne à la maison ne voulait qu'elle s'en aille parce qu'ils l'aiment beaucoup et qu'elle allait leur manquer énormément, c'est qu'elle est presque de la famille...presque.
Un jour elle est partie puis elle est revenue parce que sa nouvelle maîtresse ne lui a pas ouvert la porte...
Je parle avec elle de mon projet ici au Chiapas, de mon intérêt pour les "femmes indigènes" et leurs conditions de vie, patati et patata, que je veux l'employer pour faire son portrait et l'interviewer. Le son "non" n'a pas l'air d'avoir déjà passé le seuil de ses lèvres.
Je prépare mon trépied, mon super appareil photo, j'attends que la lumière soit bonne... Je commence à la questionner sur son salaire...en fait je voulais filmer la discussion qu'on avait eu la veille au petit déjeuner.
C'était la première fois pour moi aussi... j'ai oublié de brancher le son...
On était très gênées toutes les deux. La caméra est réellement devenue un obstacle, elle ne me répondait pas, je lui posaient des questions débiles qui n'ont de sens que pour moi.
Echec total.
Elle m'a quand même dit qu'elle avait voulu changer de maison juste pour changer d'air parce ils allaient la payer moins: 800 pesos par mois.
La seule chose qu'elle voulait c'est que je lui fasse de belles photos et j'ai juste été foutu de la voir comme une victime, comme une "femme indigène pauvre et exploitée".
Elle s'entend bien avec ces gens. C'est une famille post coloniale dans laquelle chacun a son rôle: les commerçants croyants qui prennent soin de tout le monde pour se sentir en famille, la servante "indigène" exploitée et contente et... l'anthropologue française qui s'arrache les cheveux!!!
J'en ai discuté avec Giusela. Elle me dit que ce sont les prix, qu'évidemment 1000 pesos par mois ne suffisent pas pour manger mais que 1000 pesos plus la nourriture c'est bien.
C'est donc difficile d'avoir une opinion quand la situation convient à tout le monde. Je révise ici mon point de vue sur "l'objectivité scientifique", ça aide parfois à ne pas devenir fou. Biensûr c'est de l'exploitation, la situation coloniale est tellement ancrée qu'il ne parait pas y avoir de mauvaises intentions...Il s'agit d'un mélange de vieux shémas d'exploitations avec un réseau émotionnel que je ne comprends pas!
Je reste sans voix.
Rento un cuarto a una pareja (50, 60 años). Son comerciantes de ropa y se les va bien. Tienen una muy buena casa, bien ubicada, tres cuartos para rentar en el techo con buena luz, uno que queda cerrado porque les sirve de templo. Suben a rezar cada mañana y cada noche.
Son chiapanecos mestizos. Giusela y Hernán (no estoy segura, no quizé hacerle repetir!). Rento el cuarto 1000 pesos al mes todo incluido, y como se enterarón ¡tengo internet! lo que no ayuda mis insomnios. Giusela es una de las mejores cocineras que conozco en este país así que comemos todos juntos una vez al día por 30 pesos.
...
Juanita.
Es difícil retratarla. Ayer lo intenté con imagenes y borré el artículo esta mañana.
La primera vez que la ví estaba bareando el suelo, callada, pequeña, en la oscuridad de la casa.
Tuvó una enfermedad de pequeña que la dejó sín voz. Habla pero no tiene voz.
Desayunamos juntas, charlamos, compartimos tortillas y té.
Habla tzeltal y español. No sabe cuantos años tiene. Su madre murió hace cinco años...
-es esatamente porqué tengo problema en describirla, no quiero que sea un retrato miserabilista...-
No esta casada porque "los hombres solo engañan, te hacen un hijo y se van con otra mujer". Vive sola en una casa, dejó su pueblo cuando murió su madre. No tiene familia porque no se lleva bien con sus hermanos.
La pagan 1000 pesos al mes... 500 por quincena o sea 33,33 pesos al día.
Todavía no les he hablado del costo de la vida en San Cristóbal.
Un litro de agua te cuesta 12 pesos, 5 litros 15. Por 10 pesos tengo medio kilo de tortillas. Una noche en un dormitorio cuesta 50 pesos, un elote con limon y chile 10 pesos, un collar con una piedra de ambar 60, una cerveza en un bar 25, una hamburguesa 20, un cafe 10...
1 euro: 17 pesos.
"Me tratan bien, son buena gente me dan de comer"
...
Decidí que iba a ser mi primer retrato por su voz.
Porqué incarna todo un pueblo, callado, esplotado...casi mudo. Decidí pagar a la gente "indígena " (¿como llamarlos? ¿Indios? ¿Mayas? ¿Pueblos nativos?...) por mis entrevistas, o sea a la gente pobre pero aqui toda la gente pobre es "indígena"...
Una entrevista: una jornada de trabajo de Juanita.
Entonces claro, me indigné, buscando alguna chispa de rebeldía en ella, dispuesta a compartir discusiones infinitas con todo el ánimo que heredo de la revolución francesa ,de la commune de Paris y de mayo 68 buscando en ella el zapatismo que pensaba encontrar en cada persona chiapaneca esplotada...
Algún día, estuvimos tod@s comiendo y les pregunté como se habían conocido -les paso la historia de amor y toda la hueva- Giusela se pusó a hablar de que Juanita había querido cambiar de casa. Todos se rien, hasta Juanita. Claro, todos en la casa no querían que se iba porque la quieren muuucho y que la van a extrañar muuucho, que casi (casi) es de la familia.
"¿Porqué porqué irte a otra casa Juanita? nunca se sabe lo que uno se puede encontrar, es que hay gente mala que te quiere engañar!"
Se fue un día y se volvió porque no quisierón abrirle la puerta...
Entonces hablo con ella de mi proyecto aqui en Chiapas, que me intereso en las condiciones de las mujeres indígenas y patati y patata, que la quiero emplear para sacarle fotos y entrevistarla. Es que el "no" es un sonido que parece extranjero a su boca...
Entonces preparo el trípode, mi super camera, espero una buena luz... Empiezo a preguntarle sobre su salario... bueno, quería gravar la discusión que habíamos tenido el día anterior en el desayuno.
Era la primera vez para mi tambien... no pusé el sonido...
Las dos nos encontramos malas, no me contestaba, yo le preguntaba tonterías y cosas que solo tienen sentido para mi. La camera se volvio un verdadero obstáculo.
Me dijó que quería cambiar de casa solo porque se aburría ... los demás la iban a pagar menos: 800 pesos al mes.
Es que solo lo que quería era que yo le saca buenas fotos y solamente fue capaz de verla como una víctima, como una "mujer indígena pobre y esplotada".
La cagué.
Le gusta esta gente, se llevan muy bien. Es una familia post colonial en la cual cada uno tiene su papel: los comerciantes creyentes que miman a tod@s para sentirse en familia, la sirviente indígena esplotada y feliz y ... la antropóloga francesa que se arranca el pelo!!!
Hasta hablé con Giusela y me dice que así son los precios, que claro con 1000 pesos al mes no puedes comer pero que 1000 pesos más la comida esta bien.
Asi que es difícil tener una opinión cuando a tod@s les va bien. Aqui reviso eso de la "objetividad científica", a veces ayuda a no volverse loco. Es que claro es esplotación, es una situación post colonial tan ancrada que no parece haber males intenciones... Viejos esquemas de explotación mezclados son una red sentimental que no entiendo!
Me quedo sín voz.
Faire le portrait
J'ai décidé que Juanita serai mon premier portrait.
Je loue une chambre à un couple (50, 60 ans). Se sont des commerçants de vêtements et ils s'en sortent bien. Ils ont une très belle maison, bien placée, trois chambres à louer sur le toit illuminées, une qui reste fermée car elle leur sert de temple. Ils y prient chaque matin et chaque soir.
Ce sont des chiapanecos métis. Giusela et Hernán (je ne suis pas sûre mais je n'ai pas osé lui demandé de répéter!). Je loue la chambre 1000 pesos par mois tout compris, et comme vous avez pu vous en rendre compte, j'ai internet ce qui n'arrange pas mes insomnies! Comme Giusela est une des meilleures cuisinière du pays, nous mangeons ensemble une fois pas jour pour 30 pesos.
...
Juanita.
C'est difficile de faire son portrait. Hier j'ai essayé avec des images mais j'ai effacé l'article ce matin.
La première fois que je l'ai vu elle faisait les sols, silencieuse, petite, dans l'obscurité de la maison. Elle est tombée malade étant enfant et depuis elle n'a plus de voix, elle chuchotte.
On déjeune souvent ensemble, on partage le thé et les tortillas.
Elle parle tzeltal et espagnol. Elle ne sait pas quel âge elle a, sa mère est morte il y a cinq ans...
- et voila c'est exactement pour ça que j'ai un problème pour la décrire, je ne veux pas tomber dans un portrait misérabiliste -
...elle n'est pas mariée parce que "les hommes sont juste bon à te faire un enfant et à s'enfuir avec une autre". Elle vit seule dans une maison, a laissé son village à la mort de sa mère. Elle n'a plus de famille pace qu'elle ne s'entend pas avec ses frères.
Ils la paient 1000 pesos par mois. 500 par quinzaine. Soit 33,33 pesos par jour.
Je ne vous ai pas encore parlé du coût de la vie à San Cristóbal.
Un litre d'eau coûte 12 pesos, 5 litres 15. Pour 10 pesos j'ai un demi kilo de tortillas. Une nuit dans un dortoir coûte 50 pesos, un maïs avec du citron et du piment coûte 10 pesos, un collier avec une pierre d'ambre coûte 60 pesos, une bière dans un bar 25, un hamburger 20, un café 10...
1 euro: 17 pesos
"Ils me traitent bien, ce sont des gens bien ils me donnent à manger"
J'ai décidé qu'elle serai mon premier portrait à cause de sa voix.
Parce qu'elle incarne tout un peuple, silencieux, exploité...presque muet. J'ai décidé de payer les "Indiens" (comment les appeler? Indigènes? Mayas? autochtones? peuple premier?...) pour mes entretients, enfin les pauvres mais ici les pauvres sont tous des "Indiens"...
Un entretient: une journée de travail de Juanita.
Alors biensûr je me suis insurgée, cherchant quelque étincelle rebelle en elle, prête à partager des discussions interminables avec cette véhémence que j'ai hérité de la révolution française, de la commune de Paris et de mai 68 lui cherchant le zapatisme que je pensais trouver en chaque chiapanec@ exploité(e)...
Un jour que nous étions tous à table, je leur demandais comment ils s'étaient tous connu -je vous passe l'histoire d'amour- Giusela s'est mise à raconter que Juanita avait voulu quitter la maison pour une autre. Tous se mirent à rire, même Juanita. Evidemment personne à la maison ne voulait qu'elle s'en aille parce qu'ils l'aiment beaucoup et qu'elle allait leur manquer énormément, c'est qu'elle est presque de la famille...presque.
"Pourquoi partir ailleurs Juanita? On ne sait jamais sur quoi on va tomber, c'est qu'il y a de mauvaises personnes qui peuvent te rouler!"
Un jour elle est partie puis elle est revenue parce que sa nouvelle maîtresse ne lui a pas ouvert la porte...
Je parle avec elle de mon projet ici au Chiapas, de mon intérêt pour les "femmes indigènes" et leurs conditions de vie, patati et patata, que je veux l'employer pour faire son portrait et l'interviewer. Le son "non" n'a pas l'air d'avoir déjà passé le seuil de ses lèvres.
Je prépare mon trépied, mon super appareil photo, j'attends que la lumière soit bonne... Je commence à la questionner sur son salaire...en fait je voulais filmer la discussion qu'on avait eu la veille au petit déjeuner.
C'était la première fois pour moi aussi... j'ai oublié de brancher le son...
On était très gênées toutes les deux. La caméra est réellement devenue un obstacle, elle ne me répondait pas, je lui posaient des questions débiles qui n'ont de sens que pour moi.
Echec total.
Elle m'a quand même dit qu'elle avait voulu changer de maison juste pour changer d'air parce ils allaient la payer moins: 800 pesos par mois.
La seule chose qu'elle voulait c'est que je lui fasse de belles photos et j'ai juste été foutu de la voir comme une victime, comme une "femme indigène pauvre et exploitée".
Elle s'entend bien avec ces gens. C'est une famille post coloniale dans laquelle chacun a son rôle: les commerçants croyants qui prennent soin de tout le monde pour se sentir en famille, la servante "indigène" exploitée et contente et... l'anthropologue française qui s'arrache les cheveux!!!
J'en ai discuté avec Giusela. Elle me dit que ce sont les prix, qu'évidemment 1000 pesos par mois ne suffisent pas pour manger mais que 1000 pesos plus la nourriture c'est bien.
C'est donc difficile d'avoir une opinion quand la situation convient à tout le monde. Je révise ici mon point de vue sur "l'objectivité scientifique", ça aide parfois à ne pas devenir fou. Biensûr c'est de l'exploitation, la situation coloniale est tellement ancrée qu'il ne parait pas y avoir de mauvaises intentions...Il s'agit d'un mélange de vieux shémas d'exploitations avec un réseau émotionnel que je ne comprends pas!
Je reste sans voix.
Germaneta, la explotación nunca es tan simple. El poder nunca se ejerce de manera tan descarada, porque corre él mismo el riesgo de descubrirse a todo el mundo y que lo de abajo se rebele.
ResponderEliminarTiene que actuar de maneras sutiles, gráciles.
¿Ha visto usted esa película de "L'Homme qui murmurait a l'oreille des chevaux"? Una vez que un caballo está domado, el jinete tiene el poder y no lo soltará. Eso no signifique que el propio amo no apaciente a su caballo, que no lo cuide.
Cuando un hombre -o una mujer en este caso- está domado, cuando acepta las reglas del juego de la Realidad puede llegar a creerse que hasta es feliz. Pero no se deje engañar... esa es la manera en que el Poder premia la sumisión -que si sólo se dedicara a castigar la rebeldía-, siga buscando, que seguro que aunque Juanita ya esté bastante hecha a la Realidad no menos será cierto que muchas quejas le ronden por lo bajo, a pesar de que por encima quiera aparentar ante el Amo -y ante sí misma, que muchas veces es una misma su peor castigador- de que todo marcha bien.
¡Salud!
Juanita se parece a mi mamá...
ResponderEliminarhttp://www.youtube.com/watch?v=yUmkV5ckxx0
La masse de photographies prisent à partir de 1875 est phénoménale. la taxinomie du corps humain bât son plein, l'autre colonisé est scanné ... puis utilisé par la propagande du lobby colonial jusqu'aux tirailleurs de la première guerre mondiale et l'époque moderne aussi ...
ResponderEliminarDur de prendre en photo des êtres devenus aussi les représentant de symboles et de discours du passé.
La société de géographie en possèdent de très belles : http://expositions.bnf.fr/socgeo/loupe/01.htm
http://expositions.bnf.fr/socgeo/index.htm
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