Plein la gueule

San Cristóbal,

Cuatros calles turísticas perdidas en en los montes neblinosos de Chiapas donde la gente se muere como moscas.
Los turistas, los indígenas, los paramilitares, el miedo, la tensión, el hambre, la diarrea, la miseria, el colectivo, la neblina.

Una miseria sín nombre. Todavía no consiguo en peguarle un rostro... Hace una semana que no saco foto. Pienso en Alfredo Jaar, a sus fotos vacías de Rwanda, a sus fotos de tela con textos...

Hacer. Rápido. Aqui no sobra nada, ni una sonrisa, ni una gota de agua.

Busco, lloro, tomo, pierdo...la grán nada. No me pasa nada por fuera, todo por dentro. Es como si todas mis convicciones, todas mis ideas, todo lo que me construyó se diluiría hasta explotar en el sonido mudo de una burbuja.

Pedro no vino a la cita, teníamos que trabajar juntos, no me escribe, no me contesta...acaba de contactarme, a ver si esta vez viene. Siguo, busco...Rocío Noemie Martínez. Es por su árticulo que estoy aqui.

Me recibe en su casa, me ayuda bastante. Ya porque me recibe, me habla, me escucha, es como reencontrarme con un trozo mi realidad. Porque me apunta lo que se puede, lo que no, a dónde, como, con quien, que tipo de terreno estoy pisando. Porque hablamos de dignidad, de luchas coloradas, de esperanzas, de mujeres, de construcción del ser por dentro, por fuera. Porque me abrazó... La agradezco ;) antes de llegar a su casa, casi estaba por irme en Oaxaca...

De vuelta en casa, una ONG me contestó!!!! Fortalecimiento de las mujeres chiapanecas. Tengo cita, voy corriendo, no hay nadie, claro la cita es por mañana, voy en taxi...las puertas no cierran, ningún riesgo de atrasco jaja!

Necesitan a un antropólogo para hacer un diagnóstico de sus comunidades, a ver por dónde empezar, con que necesidades. Una mujer tsotsil me acompañara para traducirme. Hay muchas mujeres solas con sus niños porque los hombres se fuerón a Estados Unidos y se olvidarón de sus familias. Hace dos años que esperan a que alguien les contesta. Estan ahorita en un proyecto de salud y nutrición y me necesitan para atender a unos pacientes en el "cabinet" de dentista que improvisarón en un local prestado por una mujer mientras estan trabajando en las comunidades. Está ubicado en las afueras de San Cristóbal. Lunes, firmamos los papeles y hacemos nuestra agenda.

San Cristóbal,

Quatre rues touristiques perdues sur les monts brumeux de Chiapas où les gens meurrent comme des mouches. Les touristes, les Indiens, les paramilitaires, la peur, la tension, la faim, la chiasse, la misère, le bus collectif, le brouillard.

Une misère sans nom. Je n'arrive toujours pas à lui coller un visage. Ça fait une semaine que je n'ai pas pris une photo. Je pense à Alfredo Jaar, à ses photos sans image du Rwanda, à ses photos faites de toiles et de textes.

Agir. Vite.

Je cherche, je pleure, je bois,je perds...le néant. Rien ne se passe et je sens comme je change. Cest comme si toutes mes convictions, toutes mes idées, tout ce qui m'a construite se diluait jusqu'à exploser dans le bruit sourd de l'éclatement d'une bulle.

Ça fait une semaine que Pedro me fait poireauté sans me donner de nouvelles, pas un mail ni un coup de téléphone. Il m'a fanné! On devait bossé ensemble, je dois le voir tout à l'heure...Je continue à chercher... Rocío Noemie Martinez, c'est pour avoir lu son article que je suis là.

Elle me reçoit chez elle, elle m'aide beaucoup. Déjà parce qu'elle me reçoit, me parle, m'écoute. C'est comme si je me réconciliais avec un bout de ma réalité. Aussi parce qu'elle me note où je peux aller, avec qui, comment, ce que je peux faire et ce que je ne peux pas, sur quel type de terrain je suis en train de m'embrigader. Parce qu'on parle de dignité, de luttes colorées, d'espoirs, de femmes, de constructions de l'être par dedans, par dehors. Parce qu'elle m'a pris dans ses bras. Je la remercie ;) avant d'entrer chez elle, je pensais m'en aller pour Oaxaca.

En rentrant à l'hôtel, une ONG m'a répondu!!! Fortalecimiento de las mujeres Chiapanecas ("Aide " aux femmes du Chiapas). J'ai un rendez vous, j'y vais en courrant, évidemment il n'y a personne, le rendez vous est pour le lendemain...j'y vais en taxi, les portes ne ferment pas, pas de risque d'enlèvement hahaha!

Ils ont besoin d'un(e) anthropologue pour faire un diagnostic de leurs communautés, je serai accompagnée d'une tsotsil qui me traduira. Apparement, il va falloir que je sonde le terrain pour voir quelles sont les nécessités, les besoins les plus urgents. Il y a beaucoup de femmes seules avec des enfants car les pères sont partis aux U.S.A. et ne sont jamais revenus, les ont oublié...Ça fait deux ans qu'ils attendent que quelqu'un leur réponde. Ils travaillent actuellement sur un projet de santé et nutrition et vont avoir besoin que j'accueille les patients dans leur "cabinet" de dentiste improvisé dans un local pendant qu' ils bossent dans les communautés. Ça se trouve dans la banlieue de San Cristóbal. Lundi on signe les papiers.

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