CB 895 FC
Peyotito, mi amor. Tu as été une bagnole sans précédents. Par monts et par vaux tu as bravé maintes fois les dénivelés alpins malgré ta carence en frein moteur et tes jets d'huiles incandescents. On se souvient de toi à Ville sur Ozon, où après descendre le Ventoux en folie, tu lâchais un beau nuage de fumées bleutées devant le bar des cyclistes hallucinés. Tu as savouré les vents de sables de la Méditerranée et embrassé ses bains de sels. On a fait 184000 kilomètres ensemble. Tu étais parfois un peu dur au fesses et aux reins mais qu'est ce qu'on s'est éclatées sous tes grandes fenêtres. J'aurais aimé savoir que tu finirais tes vieux jours squatté par des poules ensauvagées, et tu méritais bien un baptême aymara devant l 'église bolivienne de Copacabana, ou tes consoeurs se font bénir avant de prendre la route avec leurs nouveaux passagers.
Tu as fait le tour de la péninsule Ibérique, biensûr, et arpenté les routes communales de France comme peu d'engins motorisés ne s'y sont aventurés...
Tu nous manquera, mon beau, parce qu'on a toujours su qu'avec ta largesse d'épaules et ton assurance légendaire, tu étais masculin. On t'a aimé quand même !
Alors j'espère que celui qui t'as comprimé un 31 juillet 2020 a senti que tu ne serais jamais une simple carcasse abandonnée aux quatre vents et que t'en avais eu dans l'ventre.
Va donc rejoindre la Rolls au paradis des vielles tires, je suis sûre qu'elle t'attend !
En tous cas ce soir je m'en jette un à ta santé de bourlingueur, et crois moi, c'est pas une merde glyphosatée qui pourrit les rivières et fait mourir les paysans. Ça a du goût et des choses à raconter même sous l'amertume de te laisser filer.
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