Comment je suis devenue anarcho-communiste, féministe et anti militariste.

C'est fou comme une petite mésaventure peut nous ramener en arrière. Hier je me suis micro fêlé le doigt en claquant la portière de la voiture, et, pendant que je luttais contre les poussées de douleurs nocturnes, la douleur a fait effet d'une bombe mémorielle.
Mon père était gendarme et je faisait du sport, du judo à la gendarmerie. Mon prof était militaire et tout se passait bien, j'avais ma ceinture jaune et j'adorais ça. Un jour, il s'est énervé contre les petits qui étaient turbulents et s’est vengé sur les ceintures jaunes: les grands qui avaient entre 7 et 9 ans. Il a pris chacun d'entre nous et lui a fait une prise de judoka à la différence qu'au judo, on ne lâche pas son adversaire une fois qu'il touche le sol. C'est un geste qui ne peut être qu'intentionnel. Un peu stressée quand est venu mon tour, je riais comme une folle. Il m'a lâché. Sur le coup mon talon a rebondi sur le tatami, je me suis relevée et j'ai hurlé. Il m'avait fracturé le talon. C'est mon voisin qui m'a ramené chez moi clopin clopant. Je hurlais.

Il ne s'est jamais excusé, il n'est jamais venu me voir, il n'a jamais demandé de mes nouvelles.
 Je n'ai plus jamais fait confiance à un adulte, je n'ai plus jamais vu l'uniforme d'un bon œil, je n'ai plus jamais accepté aucune forme d'autorité. Combien de militaires traitent comme ça les petits et les faibles? Combien d'hommes traitent comme ça les femmes?

Ce jour là s’est inscrit dans mon squelette la rébellion à vie. Ce jour là je suis devenue anarcho-communiste, féministe et anti militariste

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