Libre - Cédric Herrou
Les cris de nuit ont disparu. Les faisceaux lumineux violant la douceur de la nuit ont disparu aussi. La chasse à l’Homme est terminée. Les gendarmes s’ennuie nt, ils se demandent à quoi ils servent. Le teint dépressif, ils sont assis là, nuit et jour, à regarder dans le vide, à observer aux jumelles mes poules à la recherche d’un vers ou, par manque de sauterelles, un brin d’herbe épargné par la chaleur de l’été. Tchen le gros chien noir a cessé d’aboyer. Elle aussi est triste. La nuit est calme comme avant, l’avant-tourmente, l’avant quand tout était normal. Plus de gamins arrivant comme le vent sans prévenir, après des mois voire des années d’errance entre guerres, mers et déserts. Je n’ai plus de regards venant d’Afrique étincelés par la volonté de vivre. La sensation de réconfort de les savoir arrivés chez moi sains et saufs a disparu. Le plaisir que ces gamins aient réussi à déjouer comme un jeux d’enfant les contrôles policiers, les caméras infra-rouges, les militaires,