Vacances à Barbès



Le bus 56 s'arrête devant Tatie. Le cinéma Louxor, étrange nouveau décor dans le quartier, est fermé. C'est mercredi. On longe le bout du trottoir en travaux pour nous rendre au restaurant couscous le plus cool de la ciudad. 6 euros le couscous sans viande et un super thé à la menthe offert par la maison. Le proprio est un gar d'une cinquantaine d'années, les dents renouvellés qui aime regarder qui vient chez lui. Insoupçonnable, il a l'air d'un client. "Tenez les filles,  deux yaourts". Le gar en face de nous se balade dans le métro avec un sac de supermarché plein de yaourts qu'il offre aux passants "pour me gagner le paradis, ça me fait des rasénettes".

On tchatche du Mexique, de la France "le meilleur pays du monde" selon le proprio algérien qui a beaucoup voyagé. Il traverse le pays en bagnole parasol et sac de couchage dans le coffre parce qu'il aime la route. "A Dubai, les gens s'ennuient, ils n'y a que l'argent là bas, c'est tout. J'ai acheté un appartement à Alicante avec la crise, franchement, ça ne vaut pas la peine, ici on a tout." Il est aussi allé au Vénézuela et aux Etats Unis. Il n'aime pas l'Amérique parce que le gouvernement laisse les pauvres crever dans la rue.

L'autre me hurle de traduire à Denise :"Dit lui! Dit lui s'il te plait: ici c'est le pays des droits de la femme, si un homme l'embête, elle va à la police et ils l'enferment direct! Et puis qu'elle oublie pas ses parents qui sont restés aux pays, parce que le Paradis tu l'as si tu as bien traité tes parents."

Le couscous est bon et chaud malgré la porte d'entrée qui ne se referme pas.
"A bientôt les filles, sur la route!"

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